La Route rentre par les pieds
En début d'après-midi, sac au dos, nous partons pour deux jours de randonnée. Tout en s'oxygénant, la marche nous permet de plaisanter, polémiquer parfois, prier et méditer surtout. Enfin nous allons découvrir plus précisément ces paysages grandioses dans lesquels nous évoluons depuis quelques jours.
Le premier objectif est la chapelle Saint-Antoine, située au sommet de l'un des trois rochers surplombant Murat. En l'occurence, il s'agit là du rocher de Chastel-Murat.
La montée s'effectue rapidement, malgré une couche de neige relativement épaisse. Un tracteur croisé au passage montre plus de difficultés mais assisté de nos encouragements, il finit par passer le monticule neigeux fauteur de troubles.
La chapelle Saint-Antoine, de style roman, érigée au XIIème siècle, a été restaurée récemment (en 98-99). Nous nous empressons de gravir le clocher en peigne, caractéristique des édifices religieux de la région. Là, Benoît, à califourchon sur le faîte du toit de la chapelle, s'élance vers le pignon opposé, se retourne avec agilité et immortalise le petit groupe de routiers posant auprès de l'unique cloche que nous faisons tinter avec précaution, indiquant à toute la vallée le passage d'un groupe de pélerins, montés jusqu'ici et par ce temps, pour la plus grande gloire de Notre Seigneur.
Puis nous pénétrons dans la chapelle, pour une petite pause-chants. L'air de Deus adjuva nos nous enveloppe, prisonnier de la cavité résonnante formée par les murs de pierres.
Nous redévallons les pentes du rocher pour repartir, direction nord-ouest. La marche se fait de plus en plus pénible, dans un trentaine de centimètres de neige. Par sa simple marche, le routier de tête doit lutter pour creuser le chemin, facilitant ainsi le passage de la petite colonne qui le suit.
Pierre-Emmanuel, bombardé topographe, nous guide avec sûreté. Passage à travers champs, escalade de barbelés, franchissement de rivières gelées: le chemin choisi est pittoresque mais PE sait parfaitement où il nous mène.
Dans la difficulté, le chapelet s'impose, mené tour à tour par différents routiers, tandis que Frère Marc-Emmanuel qui nous accompagne nous guide pour la méditation des mystères du jour. Courbés sous le poids de l'effort, luttant pour s'entendre malgré les sifflements assourdissants des bourrasques de vent, nous montons sans cesse tâchant de conserver à l'esprit les paroles du Pater et de l'Ave.
Enfin nous parvenons au sommet de la colline. Le spectacle est fantastique. Blancheur lumineuse à perte de vue, juste tachetée du moiré offert par les halliers éparses. Au loin, les pics montagneux commencent à grignoter le disque solaire, légèrement rosi... Frère Marc-Emmanuel, hilare, sort subrepticement de sa bure un lot de plaquettes de "côte d'or"...
"Que Tes oeuvres sont belles, que Tes oeuvres sont grandes, Seigneur, Seigneur, Tu nous combles de joie !..."
Un carré chacun. Tout va pour le mieux. Non ! Grenaaade ! A plat ventre ! Côme vient de se confectionner une petite sphère gris-blanche, d'allure menaçante. La bataille s'engage. Les munitions sont inépuisables ! Chargez ! La descente s'effectue au pas de course, obéissant à un repli stratégique permettant de débloquer la situation et de repartir, toujours plus joyeux et serein.
Sommaire
- Le départ
- Le voyage
- L'arrivée à Murat
- La première messe
- Les Frères de Saint Jean
- Le ski
- Le Sacrement de Réconciliation
- Le service
- La rando (1)
- La rando (2)
- Yann
- La veillée
Site créé en mai 2005 © Clan Lt Tom Morel AGSE : Webmestre